Le M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, se rapproche de Goma, capitale touristique de la République démocratique du Congo. Au-delà des affrontements ethniques historiques, les enjeux sont désormais économiques
Dans le camp de déplacés de Bulengo, plus d’un million de réfugiés fuient le M23. Ce groupe armé soutenu par le Rwanda avait déjà tenté, en 2012-2013, de prendre la ville de Goma, capitale touristique de la République démocratique du Congo, située à l’est du pays, dans la région du Nord-Kivu. En vain. Mais les combats ont repris en 2021.
Sur fond de guerre ethnique, trente ans après le début du génocide des Tutsis, les affrontements poursuivent de nouveaux objectifs: ces terres regorgent de coltan, un matériau indispensable à la production de nos smartphones et ordinateurs. Alors que les sols rwandais n’en possèdent pas, le pays en est le premier exportateur au monde. Il se fournit illégalement dans les mines congolaises. Le pouvoir de Kinshasa ne parvient pas à faire respecter ses frontières.
La communauté internationale pourrait agir – elle a sa part de responsabilité dans le commerce de minerais – mais le président congolais craint l’ingérence.